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L’écrasante majorité de ceux qui font du sport en salle ont un objectif
des plus simples : maximiser la masse musculaire et réduire la graisse
au minimum.
S’il est relativement simple (même si cela demande des efforts et du
temps) d’atteindre ces objectifs séparément, combiner les deux n’est pas
une mince affaire.
Car en essayant de combiner les deux, nous tentons à la fois de faire
croître notre corps et de le restreindre. Ce sont des buts
contradictoires et il faut s’armer d’une planification particulièrement
intelligente pour résoudre cette équation.
Dans des circonstances normales, il existe un équilibre entre le gras du corps et la masse musculaire maigre. Avec le bodybuilding, nous essayons de perturber cet équilibre et d’imposer notre conception du physique idéal à notre corps.
Dans des circonstances normales, il existe un équilibre entre le gras du corps et la masse musculaire maigre. Avec le bodybuilding, nous essayons de perturber cet équilibre et d’imposer notre conception du physique idéal à notre corps.
Evidemment, beaucoup dépend de votre point de départ – si vous êtes
atteint d’obésité morbide et que vous essayez d’atteindre une silhouette
plus ou moins « normale », votre plan sera plus simple que celui d’un
bodybuilder expérimenté qui essaye de se débarrasser des derniers
grammes de graisse en conservant le plus possible de masse musculaire.
Par où commencer ?
Avant de démarrer tout programme
d’entraînement ou tout régime, vous devez connaître votre apport
calorique neutre, celui qui ne vous fera ni prendre du poids ni en
perdre. C’est une donnée très personnelle qui dépend du taux
métabolique, des besoins en énergie et de la taille de chacun.
Ce chiffre s’établit généralement autour de 2500 Cal/jour pour les
hommes de constitution moyenne et de 1800 Cal/jour pour les femmes.
La deuxième étape est d’avoir une idée de la valeur calorique des
aliments que vous consommez actuellement et celle des aliments dont vous
déciderez de vous nourrir pendant votre régime.
Souvenez-vous que 3500 Cal équivalent environ à un demi kilo de masse
grasse – donc si vous réduisez de 3500 Cal votre apport calorique
hebdomadaire, vous perdrez probablement 0,5 kg de graisse / masse
musculaire par semaine (à supposer que votre régime était neutre au
départ – que vous n’étiez pas en train de prendre du poids ou d’en
perdre).
Un peu de théorie et de recherche scientifique
Puisque l’obésité est un grave problème de santé, presque toutes les
études scientifiques à partir desquelles nous pouvons travailler
décrivent des tests effectués avec des individus obèses essayant de
perdre de la graisse sans réduire leur masse musculaire. Il n’y a
presque pas d’étude allant dans l’autre sens (des bodybuilders essayant
de faire croître leurs muscles sans prendre de graisse). Il nous faut
donc combiner entre les résultats des études existantes et les théories
de la croissance musculaire, sans oublier certaines données empiriques
provenant des coachs et des sportifs.
Régime riche en protéines et pauvre en calories
La stratégie la plus naturelle pour réduire la graisse est de diminuer
l’apport calorique (pas de diminution drastique s’il vous plaît, 15%
sont généralement suffisant) et d’augmenter la quantité de protéines
consommées.
L’équipe de M.M. Gordon a essayé cette approche en 2008. Deux groupes de
femmes obèses ont été comparés : alors que les deux groupes ont réduit
leur apport calorique de 2800 Cal, le premier groupe a suivi un régime
constitué de 30% de protéines, ce pourcentage étant de 15% pour le
deuxième groupe.
Les femmes du premier groupe ont perdu moins de poids (8,4 kg en moyenne
contre 11,4 kg pour les femmes du deuxième groupe). Sur le poids total
perdu, le pourcentage de muscle maigre était de 37,5% en moyenne pour le
deuxième groupe tandis qu’il n’était que de 17,3% en moyenne pour le
premier groupe.
C’est une différence significative. En modifiant légèrement la
composition de votre régime alimentaire vous pouvez perdre 1,7 kg de
masse musculaire pour un total de 10 kg perdus plutôt que de perdre 3,75
kg de muscle. De plus, les sujets de cette expérience et ceux d’autres
études n’ont consommé aucun complément protéique ou à base d’acides
aminés, ce qui leur aurait sûrement permis de réduire davantage la perte
totale de muscle.
Une autre étude très intéressante (K.A. Meckling, R. Sherfey; 2007) a
comparé des régimes hypocaloriques riches en protéines pour les uns et
pauvres en protéines pour les autres, avec et sans pratique de sport.
Ici, le régime riche en protéines avait pour ratio un glucide pour une protéine, alors que le régime pauvre en protéines a vu ce ratio placé à 3 glucides pour une protéine.
Ici, le régime riche en protéines avait pour ratio un glucide pour une protéine, alors que le régime pauvre en protéines a vu ce ratio placé à 3 glucides pour une protéine.
Comme vous avez dû le deviner, le groupe ayant suivi le régime riche en
protéines combiné avec la pratique sportive n’a pas seulement perdu du
poids, il a aussi obtenu la meilleure composition corporelle (tout en
améliorant le taux de triglycérides dans le sang, contrairement aux
trois autres groupes).
Ceci dit, une chose est sûre : vous perdrez toujours un peu de muscle en
suivant un régime. Notre objectif est de réduire cette perte au maximum
puisqu’elle ne peut être évitée.
Combien de protéines
Il y a plusieurs écoles concernant la quantité de protéines que nous
pouvons consommer en toute sécurité sans porter préjudice à un ou
plusieurs de nos organes internes, ou tout simplement sans que cette
quantité excède la capacité de notre organisme à la traiter.
Les estimations se situent entre 0,8g pour 1 kg de masse corporelle (US
RDA – Recommandations nutritionnelles aux Etats-Unis) et plus du triple
de cette quantité si l’on en croit certains chercheurs.Nous avons trois raisons de croire que pour les bodybuilders, la théorie qui fixe cette quantité à 2,5 g/kg, voire davantage, semble être la plus crédible :
1. Selon une méta-étude de 2008 (Brehm, D’Alessio), rien ne prouve qu’un
régime hautement protéique influe de façon négative sur le métabolisme
du glucose (le principal argument contre de tels régimes).
2. Selon plusieurs études, un apport accru en protéines entraîne une synthèse protéique plus élevée au niveau du muscle.
3. La majorité des bodybuilders de premier plan suivent un régime riche
en protéines (plus de 2 grammes de protéines pour 1 kg de masse
corporelle) et obtiennent de bons résultats. Un apport à haute teneur
protéique est sans doute ce qui distingue les bodybuilders pros des
amateurs.
Les compléments
Après avoir essayé de suivre un régime typiquement destiné aux
bodybuilders, la plupart s’apercevront qu’ils ne sont pas capables
d’ingérer les quantités de protéines recommandées.
Pensez-y : absorber 2,4 g de protéines pour 1kg de masse corporelle
revient pour un homme de constitution moyenne à consommer 32 gros œufs
quotidiennement. La plupart d’entre nous en sommes incapables, sans
parler du steak quotidien et des autres sources de protéines.
C’est là qu’interviennent les poudres protéiques. Bien sûr, l’intérêt
des poudres protéiques va au-delà du simple fait de remplacer les
protéines provenant de l’alimentation : contrairement aux aliments, les
compléments sont conçus avec pour seul objectif d’accroître la masse
musculaire maigre.
Selon votre constitution enzymatique, vous aurez peut-être besoin
d’enzymes protéolytiques et/ou d’autres compléments pour obtenir de
meilleurs résultats.
Caféine
Le rôle de la caféine dans la perte de poids est encore méconnu et
dépend sans doute des individus. La réaction à la caféine peut
considérablement varier d’une personne à l’autre. Certains ne la
tolèrent pas du tout, à cause d’effets secondaires allant de l’insomnie
aux douleurs de poitrine ; d’autres peuvent boire plusieurs tasses de
café sans rien ressentir.
Chez certains individus, la caféine peut aider à provoquer une
augmentation de la thermogenèse (en brûlant davantage de calories), à
réduire l’appétit et à provoquer la déshydratation.
Ce dernier effet de la caféine est à prendre avec des pincettes, il convient donc de s’y attarder.
Ce dernier effet de la caféine est à prendre avec des pincettes, il convient donc de s’y attarder.
Déshydratation
La perte d’eau est la façon la plus dangereuse de réduire la masse
grasse. Cela va peut-être de soi pour les bodybuilders professionnels
juste avant une compétition, mais cette méthode ne devrait jamais être
suivie par les amateurs.
Ce qui explique le recours à la déshydratation est l’utilisation de
stéroïdes anabolisants qui sont partiellement aromatisés à l’œstrogène
qui entraîne à son tour de la rétention d’eau (si vous n’avez pas
compris cette phrase, tant mieux pour vous).
J’espère que vous n’utilisez pas de substances hormonales, d’ailleurs
vous ne participez probablement pas aux compétitions de bodybuilding.
Si en revanche c’est votre cas, souvenez-vous que vous devez vous
réhydrater entièrement après la compétition et ne pas prendre la perte
d’eau à la légère.
http://www.methodemusculation.com
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